Le
curé répond le 6 février : 18 familles sont prêtes à payer, avec 30
francs par an, les 18 filles ont de 6 à 8 ans. Le logement existe déjà.
Il désirerait voir enseigner : la langue française, "écrire avec
l'orthographe", l'arithmétique, un peu d'histoire et de géographie, de
couture fine, et un peu de broderie.
La Mère, sans rien objecter à cette lettre, demande au curé, dans sa
correspondance du 27 février 1839 d'aller voir le recteur de l'académie
pour obtenir le droit d'ouvrir à Saint-Saturnin une école privée ou
communale, le choix n'étant pas encore définitif.
Le 2 avril 1839, sœur CASTAGNIER annonce leur départ pour
Saint-Saturnin. L'école privée congréganiste de filles est fondée. Au
début de leur installation, les sœurs disposaient d'un logement
provisoire, modeste et sommaire.
Sur la colline du Puy commencera en 1840, la construction d'une
bâtisse, sur une parcelle achetée par le vicaire abbé Auguste COURNANT
à M. JOUSSEAUME. En 1840, le vicaire obtient aussi, gratuitement, la
parcelle BOUSSIER contiguë au terrain.
Avec l'aide financière de la population villageoise, le bâtiment est
prêt en 1844. Une commission de notables qui avait recueilli les dons
des habitants offre à la commune cet immeuble le 3 février 1844. L'acte
notarié porte des conditions :
1.
"l'admission des malades à concurrence des rentes qui seraient
fondées" ;
2.
"les sœurs ne pourront jamais être remplacées par des laïques
".
La donation ne devient effective qu'en 1847, un décret
impérial du 18 décembre 1855 autorise légalement l'hospice de
Saint-Saturnin. Les institutrices sont sœur Ursule et sœur Marie, l'une
ayant une lettre d'obédience, la seconde étant une "novice". Pendant un
demi siècle, l'enseignement va être dispensé dans un lieu agréable,
successivement sous la direction de sœur Saint-Ephrem, sœur
Saint-Hippolyte, sœur Marie-Julienne.
En 1880 sont promulguées les lois de laïcisation, alors que sœur
Zénobie est directrice de l'école. Par une décision du conseil
municipal du 13 mai 1891, l'enseignement sera désormais donné par une
institutrice laïque dans le bâtiment de l'hospice. Aussi, les
religieuses doivent-elles partir de cet immeuble donné à la commune en
1844.
Fort heureusement, en 1886, sœur Saint-Justin hérite-t-elle de la
maison de son père Jean GOUBET, actuellement bâtiment de l'école
St-Joseph. Il désire que cette maison devienne une école, et que
l'enseignement y soit privé et congréganiste.
Plus tard arrive sœur SAINT-COLOMBAN qui reprendra son nom de jeune
fille, Mademoiselle SARTRE, à la suite de la loi interdisant les
congrégations en 1904, pour ainsi pouvoir continuer son rôle.
Mademoiselle THIBON, sœur Marie ZENOBIE en fera autant. Cette dernière
sera très largement appréciée et admirée pour sa gentillesse et son
dévouement au service des enfants.
Mademoiselle SARTRE assura la direction de l’école jusqu’en 1952, date
où lui succéda Mademoiselle LAURIOL, puis Mme HAON en 1978.