ÉCOLE LIBRE DE GARÇONS
Un comité d'hommes (MM. Antoine GOUBET,
Laurent FABRE, Saturnin LÉONARD, Claude BOURGET, Henri BOUSSIER,
Antoine CEBE, Pierre ESTELLON, François-Laurent BRUNIER) achète le 20
juin 1850 une maison au quartier des Cros, appartenant à M. Auguste
SAMUEL, pour 10.800 francs. C’est le clos Sainte-Marie, maison située
où il y a la crèche actuellement.
Le
11 décembre 1851, arrivent les maîtres, frères des écoles chrétiennes,
dans une maison meublée par Mesdames GOUBET et BOURGET. Le 12 décembre,
sont ouvertes les deux salles de classe. Le 29 décembre, sont inscrits
165 élèves, entre 3 et 10 ans ; la contribution annuelle varie entre 10
et 30 francs.
Une école chrétienne a été demandée, car l'enseignement communal
mutuel, en place à Saint-Saturnin depuis 1833, dirigé par M. TRIAIRE
(qui démissionnera en 1852) ne satisfait pas certains pères de
familles. Ils envoyaient donc leur fils à l'école des frères de
Morières. Seulement, faire 3 km matin et soir a lassé les parents et
les enfants qui demandent alors la création d'une école chrétienne à
Saint-Saturnin.
Le local est agrandi grâce au don de Madame Veuve BOURGET. Il en a
besoin pour accueillir tant d'élèves. Ce nombre élevé est dû à la
fermeture de l'école d'enseignement mutuel.
La direction de l'école communale est donc confiée à un membre de la
congrégation des frères des Écoles Chrétiennes, à la suite d'un vote de
la municipalité. Ainsi, l'enseignement communal à Saint-Saturnin est
dispensé sous la direction des frères.
Les villageois ont quand même encore le choix pour l'éducation de leurs
enfants. Entre 1852 et 1870 fonctionne une école laïque non communale,
donc les parents doivent verser une cotisation au maître M. GUIRAND.
Cette école est déclarée communale en 1870, mais redevient privée sous
M. BERTRAND en 1872. Il la conserve jusqu'en 1876 et la ferme lui-même
pour entrer dans l'enseignement public.
Ainsi, entre 1870 et 1872, les frères ne dirigent-ils plus l'école
communale.
Seulement, ce n'est pas aussi simple. Le phénomène de laïcisation
affecte déjà cette école en 1870. En effet, la discussion sur la
laïcisation de l'enseignement en France débute vers 1868-1869. Les
écoles de garçons étant les premières touchées par la vague de
laïcisation.
Aussi, le 14 septembre 1870, l'école congréganiste des frères est
laïcisée. Les frères ne quittent pas la maison d'école, et continuent
leur œuvre. Ils deviennent des instituteurs laïcs.
Et enfin, le 11 octobre 1871 l'enseignement congréganiste remplace à
nouveau l'enseignement laïque.
Par un vote du 18 août 1878, le conseil municipal de Saint-Saturnin
décide de créer une école laïque qui sera financée par des fonds
municipaux. N'oublions pas qu'entre 1872 et 1879 l'école des frères est
l'école communale.
Cette création d'une école laïque communale est due au fait que le
nombre des élèves augmente, et que certains parents ne sont pas très
contents depuis la fermeture de l'école privée laïque en 1876, étant
donné qu'ils doivent mettre leurs enfants à l'école des frères, non
payante, elle, mais congréganiste.
La décision d'ouvrir une école laïque reçoit l'autorisation de Jules
FERRY le 8 juin 1879.
A partir de ce moment-là, l'école communale est définitivement une
école laïque. Elle fonctionne dans le local de M. BRESSY (à la place
des actuels établissements PAGNON), ceci à la suite des lois 1881 et
1882.
Le 24 juin 1879, par arrêté des délibérations communales, le traitement
des instituteurs congréganistes passe aux instituteurs laïcs.
Le 28 octobre 1879, l'école des frères est de nouveau laïcisée, mais
continue à fonctionner comme école privée dans le même bâtiment, après
avoir rendu le matériel scolaire qu'ils possédaient de la commune. Ils
conservent évidemment le matériel appartenant à la Commission.
Le 26 octobre 1894, l'école communale laïque des garçons
est transférée à l'hospice (qui n'accueille plus de malades ni de
personnes âgées depuis les années 1850) ; elle prend la place de
l'école communale laïque de filles, qui s'installe dans ses nouveaux
bâtiments en 1894.
En 1903, les frères des Écoles Chrétiennes se voient contraints de
cesser d'enseigner, par l'interdiction de l'enseignement aux
congréganistes. Mais, un maître laïque arrive, possédant toutes les
qualités d'un digne continuateur de l'œuvre des Frères, M. SARTRE.
L'école privée catholique de garçons continue donc. Et les anciens
élèves gardent encore très vif le souvenir de deux de leurs directeurs,
M. ANDRE et M. PASCAL. L'école cessera de fonctionner en 1955.
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Différentes prises de vue de l'ancien hospice
devenu l'école des garçons
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