A l’époque féodale, dans les campagnes
toutes les personnes sous la protection du seigneur des lieux
étaient redevables de deux sortes de taxes :
foncières et banales.
Les redevances
foncières sont en quelque sorte le prix de la location des
terres cédées aux paysans.
Les redevances
banales
sont variées : obligation pour les paysans d'utiliser le
moulin banal, le four banal, le pressoir banal; en échange
d’une taxe appelée le "BAN"
d’où le nom
usité de four banal.
A Saint Saturnin le
four
communal ou banal tout comme le moulin à huile banal, se
trouvait dans l’impasse situé derrière
le poste de police actuel. Ce four n’était pas la
propriété du Seigneur du lieu, mais de la
commune. Le four était affermé à
l’enchérisseur le plus offrant et le fournier se
réservait un pain sur trente pour sa rétribution
( le trentain).
A une certaine époque il était même
tenu d’aller prendre le pain dans les maisons et de le
rapporter, sauf pour les maisons isolées.
Dans un
règlement de 1741, les habitants qui voudront cuire leur
pain aux villages voisins ou qui possèdent un four, payeront
une redevance annuelle à la communauté. Le nom du
fournier St Saturninois le plus ancien qui nous soit parvenu
jusqu’à nous est Jean Collevin, c’est
1554 que la ferme du four lui fut adjugée pour la somme de
100 florins. En 1596 c'est un Antoine BRUNIER qui est fermier du four
communal.
Les archives du
village
nous rapportent tout au long des siècles qu'il y a eu de
nombreuses réparations au four communal. Un exemple: " L'an
1784 et le sixième jour de mars, dans la salle haute et
consulaire de la maison commune du dit lieu de Saint Saturnin et par
devant François LEONARD, viguier de la cour baronnale du dit
lieu, Urbain BOUSSIER et Joseph SERRE étant consuls, on a
mis aux enchères la réparation du four banal
à cuire le pain ... et adjugé à Joseph
BLANC, qui se charge d'exécuter la dite
réparation pour la somme de neuf cent vingt-quatre livres
..."
Dans chaque village
attenant au four il y avait un local, appelé
« membre », celui-ci servait
d’ « hospital »
c’est à dire de refuge pour les pauvres passants
ou autres vagabonds ainsi que pour les pèlerins vers St
Jacques de Compostelle. Le 26 mars 1696, Grégoire MOUNIER,
hospitalier du présent lieu de St Saturnin, a
reçu cinq sols patas pour enterrer un pauvre, mort
au four.
Le four
n’était allumé que 4 à 5
fois par mois, par contre dans les villages de montagnes ce
n’était que 3 ou 4 fois par an.
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