Rotator Placeholder Image
 

En Vaucluse 84 450
Provence Côte d'Azur


    Vos commentaires sur notre livre d'or

    La plupart des informations utilisées dans ce site sont tirées du livre Histoire de Saint-Saturnin lès Avignon, paru en 1970,écrit par
     Jean Mounition

    Tous droits réservés.

    Recherche et rédaction
    Jean Felix Perdiguier


    Site design
    MJ Schiavon


Sa population

Saint-Saturnin est un village provençal, mais il a la particularité de faire partie du Comtat Venaissin. Ce dernier a été territoire pontifical depuis 1274 et a été rattaché à la France qu’en 1791.

Plan du village 1779    La forme circulaire du village atteste qu'il était autrefois entouré de remparts. Nous ne disposons pas de documents écrits relatant la construction de ce dispositif de défense. Il nous est cependant permis de dire qu’au début du XIVe siècle le pays possédait sa ceinture de remparts, puisqu’en 1302 et en 1317, Giraud Amic de Sabran, baron de Châteauneuf et seigneur du Thor prête hommage pour ce qu’il possède « in castro santi Saturnini » Castro ou castrum indiquait à l’époque une enceinte fortifiée plutôt qu’un château. Le château étant désigné par castello ou castellum.

A l’origine, cette disposition comportait trois entrées. La Porte dite d’Avignon, à l’Ouest, la Porte dite de Jonquerettes au Sud, et la Porte du Thor à l’Est. Leurs emplacements sont faciles à reconnaître, rien ou presque n’ayant modifié le tracé ancien des rues y aboutissant.
La première mention de la porte d’Avignon figurant dans les textes, date de 1353 et celle du Thor de 1438. Pour renforcer le système de défense, des fossés entouraient le village à l'origine.

    Par la suite, cet espace ayant été aplani, il fut planté par des mûriers. La récolte de la feuille était vendue pour l'élevage des vers à soie. Voir ci-dessus le plan du village de 1779.

    De nombreuses dépenses au cours des siècles ponctuent la présence des remparts. A l’occasion de chaque trouble ou épidémie de peste des réparations y étaient effectuées.

   Les dernières dépenses concernant les réparations de l'enceinte du village, datent de la grande peste de 1720. Dès le 2 août, sur l’avis des consuls, l’assemblée générale des habitants de Saint-Saturnin décide de fermer les portes dites d’Avignon et du Thor et de faire réparer le chemin autour du village afin que les charrettes ne passent plus dans le lieu.
Le 4 mai 1721, lors de l’assemblée générale des habitants, il a été dit « sur les soupçons du mal contagieux dont Dieu nous a préservé jusqu’à ce jour, l’assemblée décide de réparer les nouvelles portes qui ne ferment pas bien et de faire faire la garde avec exactitude ... »

Dernier vestige des remparts
   Quelques années plus tard la nécessité des remparts n'étant plus à l'ordre du jour et en mars 1729, on répare " le pont du Rialet avec les pierres enlevées du dessus des remparts de la Porte dite du Thor ".  Ce pont est situé sur la petite route d'Entraigues. Ce sont les dernières dépenses où il est fait mention de l'enceinte du village.

    Le dernier vestige de nos remparts a disparu avec la démolition de la maison de Marie Jeanne Albert, place des cafés, cette maison était située entre le tabac-journaux et l'Agence immobilière (autrefois boucherie). Sur le mur nord de cette maison on pouvait voir l’escalier qui montait sur les remparts au dessus de la porte dite du Thor.
    Voir la photo ci-contre qui a été prise lors du ravalement de la façade dans les années 60.


Dernier vestige des remparts    Sur la photo ci-contre à droite de la photo, on distingue bien cette maison à gauche de la boucherie. D'ailleurs la surépaisseur du mur que l'on peut voir, correspond à l'escalier.

    La particularité de la porte du Thor, est quelle n'était pas où on pense. La rue y aboutissant n'était pas à l'emplacement actuel à coté du tabac-journaux, mais la ruelle située contre la boucherie. Voir la disposition sur le plan de 1779. On parle de cette rue lors de la construction de la chapelle des Pénitents Bleus en 1607. Cette chapelle était située grosso-modo entre le tabac-journaux et la boulangerie Perrier. L'emplacement de cette dernière était  une petite place devant la chapelle.

    Un espace de quelques mètres avait été laissé au nord de celle-ci. Cet emplacement devint et est resté chemin public puisqu’il constitue une partie de la Grande-Rue actuelle. Il fut pavé en 1721, de manière que le courant de l’eau de pluie se trouve « au milieu au moyen de l’élévation du pavé tant du côté des écuries du chapitre que du côté de la chapelle. »

    Un document du 24 mars 1714, nous indique que dans « cet espace: large de six pas »  les eaux pluviales de tout le lieu de Saint-Saturnin venant à passer ont décharné les fondements de la chapelle et de ceux des écuries du chapitre et de plus le dit espace étant devenu un grand chemin public où tout le monde passe depuis longtemps et se creusant tous les jours davantage va porter un préjudice irrémédiable à la chapelle ce que, pour éviter, les confrères de la dite chapelle ont décidé avec le concours du chapitre de Saint-Didier d’Avignon, de construire un mur, de sorte que le dit passage sera fermé et arrêtera les eaux.
    Le mur en question a été construit et démoli à plusieurs reprises. Il fut notamment reconstruit lors de la peste de 1721-1722 pour fermer le bourg.

    Au levant de la chapelle est signalé un cloaque ou fosse à ordures et le 24 janvier 1716, il est procédé à la « mise aux enchères du cloaque de la chapelle des Pénitents. »
    C’est en cet endroit que les eaux pluviales rassemblaient toutes les ordures du village lesquelles étaient de ce temps soigneusement recueillies par les habitants en vue de leur utilisation comme engrais.

    Contraire à toutes les lois de l’hygiène moderne, cette pratique fut à plusieurs reprises interdite par le vice-légat, mais ces prescriptions n’étaient nullement respectées et à la date du 8 février 1761, peu après une semblable interdiction, nous assistons à la « création d’un cloaque au levant et au-dessous de la chapelle avec plantation de mûriers et mise aux enchères du cloaque.

 

sceau