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Saint-Saturnin est un village provençal, mais
il a la
particularité de faire partie du Comtat Venaissin. Ce dernier
a été
territoire pontifical depuis 1274 et a été
rattaché à la France qu’en
1791. A l’origine, cette disposition comportait trois
entrées. La Porte dite d’Avignon, à l’Ouest,
la Porte dite de Jonquerettes au Sud, et la Porte du Thor à
l’Est. Leurs emplacements sont faciles à
reconnaître, rien ou presque n’ayant modifié le
tracé ancien des rues y aboutissant. Par la suite,
cet
espace ayant été aplani, il fut planté
par des mûriers. La récolte de
la feuille était vendue pour l'élevage des vers
à soie. Voir ci-dessus
le plan du village de 1779. De nombreuses dépenses au cours des
siècles ponctuent la
présence des remparts. A l’occasion de chaque
trouble ou épidémie de
peste des réparations y étaient
effectuées. Les dernières dépenses concernant
les réparations de l'enceinte du village, datent de la grande
peste de 1720. Dès le 2 août, sur l’avis des
consuls, l’assemblée générale des habitants
de Saint-Saturnin décide de fermer les portes dites
d’Avignon et du Thor et de faire réparer le chemin autour
du village afin que les charrettes ne passent plus dans le lieu.
Le dernier vestige de nos remparts a disparu avec la
démolition de la maison de Marie Jeanne Albert, place des
cafés, cette maison était située entre
le
tabac-journaux et l'Agence immobilière (autrefois boucherie). Sur le mur nord de
cette
maison on pouvait voir
l’escalier qui montait sur les remparts au dessus de la porte
dite du
Thor.
Sur la photo ci-contre à droite de la photo, on distingue bien cette maison à gauche de la boucherie. D'ailleurs la surépaisseur du mur que l'on peut voir, correspond à l'escalier. La particularité de la porte du Thor, est quelle n'était pas où on pense. La rue y aboutissant n'était pas à l'emplacement actuel à coté du tabac-journaux, mais la ruelle située contre la boucherie. Voir la disposition sur le plan de 1779. On parle de cette rue lors de la construction de la chapelle des Pénitents Bleus en 1607. Cette chapelle était située grosso-modo entre le tabac-journaux et la boulangerie Perrier. L'emplacement de cette dernière était une petite place devant la chapelle. Un espace de quelques mètres avait été laissé au nord de celle-ci. Cet emplacement devint et est resté chemin public puisqu’il constitue une partie de la Grande-Rue actuelle. Il fut pavé en 1721, de manière que le courant de l’eau de pluie se trouve « au milieu au moyen de l’élévation du pavé tant du côté des écuries du chapitre que du côté de la chapelle. » Un document du 24 mars 1714, nous indique
que dans « cet espace: large de six pas » les eaux
pluviales de tout le lieu de Saint-Saturnin venant à passer ont
décharné les fondements de la chapelle et de ceux des
écuries du chapitre et de plus le dit espace étant devenu
un grand chemin public où tout le monde passe depuis longtemps
et se creusant tous les jours davantage va porter un préjudice
irrémédiable à la chapelle ce que, pour
éviter, les confrères de la dite chapelle ont
décidé avec le concours du chapitre de Saint-Didier
d’Avignon, de construire un mur, de sorte que le dit passage sera
fermé et arrêtera les eaux. Au levant de la chapelle est signalé
un cloaque ou fosse à ordures et le 24 janvier 1716, il est
procédé à la « mise aux enchères du
cloaque de la chapelle des Pénitents. » Contraire à toutes les lois de l’hygiène moderne, cette pratique fut à plusieurs reprises interdite par le vice-légat, mais ces prescriptions n’étaient nullement respectées et à la date du 8 février 1761, peu après une semblable interdiction, nous assistons à la « création d’un cloaque au levant et au-dessous de la chapelle avec plantation de mûriers et mise aux enchères du cloaque. |