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    La plupart des informations utilisées dans ce site sont tirées du livre Histoire de Saint-Saturnin lès Avignon, paru en 1970,écrit par
     Jean Mounition

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    Jean Felix Perdiguier


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    MJ Schiavon


Jean Mounition

Premier historien de Saint-Saturnin

Une communion en 1910    Jean Mounition ou plutôt Jean Claude Mounition est né le dimanche 13 mars 1898 à Saint-Saturnin lès Avignon; Il est le fils unique de Louis Mounition et Félise Pelet. 

    Ses parents tenaient le bar-tabac sur la place des cafés de Saint Saturnin les Avignon mais son père faisait aussi du négoce en fourrage. Au tabac, ils vendaient des cartes postales qu’ils faisaient éditer, c’est pour cette raison que l’on retrouve sur de nombreuses cartes postales de Saint-Saturnin : « Edition Mounition Tabacs » Ces cartes postales datent de 1900 à 1912 environ. Lors des prises de vue nous retrouvons plusieurs fois Jean Mounition et son père sur les photos. Par exemple la carte de mai 1910 (ci-contre), prise sur les escaliers de l’église pour la sortie de 1ère communion, Jean est le 2ème en haut en partant de la droite, avec le chapeau melon.

    Jean avait l’esprit très vif, mais aussi très dissipé; Ils sont nombreux les ‘mauvais tours’ qu’il jouait à ses parents et voisins. Il nous racontait que les jours de vacances il préférait partir tout l’après-midi, sans la permission de ses parents, comme ça il ne prenait qu’une seule « rouste » le soir en rentrant, sinon il en prenait plusieurs dans l’après-midi s'il restait à la maison.

    Après son certificat, dès 1910, il a poursuivit ses études à l'Institut Joseph Vernet à Avignon pour aller jusqu’au brevet. Ce qui n’était pas chose courante au début du siècle.

    A la déclaration de la guerre en 1914, il a 16 ans; Dès 1917, son père qui est très exposé au front, lui conseille de s’engager dans l’armée afin de choisir son affectation. Il s’engage avec 2 autres copains dont Henri Bérud et Frédéric Boussier.     Ils se retrouvent tout d’abords à Nîmes, dans la cavalerie. Peu de temps après il reçoit un coup de pied d’un cheval, qui lui brise le genoux. Ses 2 collègues partent sur le front et quelques mois plus tard Henri Bérud fut tué. Grâce à son coup de pied, Jean reste encore quelques temps à Nîmes. 

    En juin 1917, il se retrouve dans le 115e Régiment d'Artillerie Lourde, 61e Batterie, Peloton 2. Il séjourne quelque temps à Grenoble, puis il part en Italie tout à fait à la fin de la guerre, puisque le 11 novembre 1918 il est à Turin et se retrouve  8 jours après à Castelfranco, près du Lac de Garde. Là il est incorporé dans le 309e Régiment d'Artillerie Lourde, 2e colonne légère, secteur 8.

     Malgré les difficultés de la guerre, il en a gardé un souvenir impérissable et en a parlé toute sa vie bien que son séjour fut très court en Italie, puisqu'en janvier 1919 il est de retour à Modane.

    Après une année passée dans les Ardennes, il finit son armée  à Nantes dans le 51e Régiment d'Artillerie.

Jean et Marie

En 1925 Jean épouse Marie Aymard de Morières, ils auront 2 filles et Jean reprends l’exploitation agricole ; son père étant décédé l’année précédente.

Jean Mounition aimait beaucoup le chocolat, même pendant la guerre il se débrouillait toujours pour en avoir à porter de mains dans les sacoches pendues à la selle de son cheval. Puis, durant toute sa vie il en a mangé beaucoup; Il en mangeait un kilo par semaine, que du chocolat noir d’Aiguebelle. Vers la fin de sa vie il disait qu’il en avait mangé 3 tonnes. Ce qui est peut-être sous-estimé.

Jean est revenu malade de la guerre, il avait attrapé une dysenterie amibienne  qui ne guérissait pas et que l’armée n’a pas voulu reconnaître comme maladie invalidante.

Voyant que le mal ne passait pas et que les docteurs y perdaient leur savoir, il ne savait plus à quel saint se vouer. C’est comme ça qu’il s’en est remis à Saint Gens, le grand Saint de la Provence. Il buvait l’eau de la source miraculeuse et Marie, son épouse, avait fait porter au curé du Beaucet de quoi dire une neuvaine de messes. Celui-ci n’ayant pas eu le temps immédiatement, il les dira quelque temps plus tard. Et c’est effectivement quelques temps plus tard, que Jean fut entièrement guéri. Les docteurs n’en revinrent pas, mais lui, affirmait haut et fort qu’il avait été miraculé de Saint Gens. De ce fait, il a porté toute sa vie une très vive dévotion à notre Saint Provençal. Avec son épouse, ils ne rataient aucun pèlerinage. A tel point qu’une de ses filles épousa un garçon du Beaucet.

charette

Jean était très philosophe, érudit et curieux de tout, dès sa jeunesse il était passionné d’histoire. La première fois qu’il est allé aux archives départementales, sur le premier document qu’il consulte, il tombe sur un texte très ancien qui parle d’un Jean Claude Mounition, consul de Saint-Saturnin. Ce fut le déclic, depuis ce jour là, il fréquenta régulièrement les archives. Il éplucha pendant des années les archives communales, il lui est même arrivé d’être enfermé le soir dans la mairie, alors que la secrétaire l’avait oublié dans les archives.

Il était passionné par les vieux papiers et souvent lorsque qu’il y avait des stocks qui arrivaient à la gare à destination de la papeterie de Gromelle, il allait les fouiller et trouvait des trésors, trésors uniquement à ses yeux. Son voisin, M Marini était transporteur, son autre voisin M Leprêtre était le chauffeur du poids lourd, il garait ce derneir dans la remise en face de la maison de Jean. Souvent le camion chargé de vieux papier à destination de Gromelle, passait le week-end en attente de déchargement  le lundi  et Jean passait son dimanche après-midi au sommet du chargement dans l'espoir de trouver une "merveille".

mounition

Jean Mounition a marqué tout le village par ses déplacements en charrette lorsqu’il allait à ses terres. Son brave cheval, Coquet, était très docile, c’est lui qui conduisait, car Jean durant tout le parcours avait la tête dans ses livres. Pour le retour, il n’y avait pas de problème, le cheval ne se trompait jamais, il rentrait toujours directement à la maison; par contre, à l’aller, ce n’était pas toujours le cas. Ce fut un des derniers agriculteurs à posséder un cheval à St-Saturnin, c’était vers la fin des années 70.

C’est souvent que, le dimanche après-midi, il allait au Puy avec un livre pour passer un moment dans la colline. Il avait toujours sa loupe sur lui pour allumer sa pipe, c’était bien meilleur qu’avec une allumette.

livre    Un jour, fin des années 60, il rencontra M Durrieu qui habitait au sommet du Puy. La conversation s’engagea et celui-ci, en parlant de St-Saturnin lui dit que c’était un village qui n’avait pas d’histoire. Qu’est ce qu’il n’avait pas dit ? Jean lui fit part de toutes les recherches qu’il avait faites sur l’histoire du village. Alors M Durrieu lui proposa de lui éditer toutes les notes qu’il avait accumulées depuis tant d’années. Jean dans un premier temps, refusa ,car il n’avait jamais imaginé qu’un jour il pourrait en faire un livre, mais M Durrieu insista et c’est ainsi que « L’Histoire de Saint-Saturnin les Avignon » a vu le jour. Jean lui fournissait la matière première et M Durrieu s’est occupé de tout le reste à titre gracieux. La mise en ordre de toutes ses notes fut laborieuse, car tout était écrit sur des bouts de papier, dos d’enveloppe, etc.. Puis finalement l’édition a pu être réalisée en 1970.

pépé

Grâce à la rencontre de ces 2 hommes, nous pouvons aujourd’hui tenir entre les mains le fruit du travail de fourmi qu’a représenté la recherche de toutes ces informations. Ce livre « L’Histoire de Saint-Saturnin les Avignon » nous retrace avec minutie et sans fioriture, l’histoire de notre village.

Son épouse, Marie, a eu beaucoup de patience pour admettre tout le temps que son époux passait dans les vieux papiers et ce n’est finalement qu’à la sortie du livre qu’elle réalisa l’importance de ses recherches.

Jean est décédé le samedi 2 août 1983 à l’âge de 85 ans.

Le livre est malheureusement épuisé depuis longtemps.

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