La rue du Moulin à Huile qui arrive sur la place de l'église par le sud.
Beaucoup de documents et même
quelques cartes postales nous prouvent que, depuis le
18ème siècle et jusque vers 1920, notre colline
était presque
entièrement couverte d’oliviers.
La production de cette culture était suffisante pour assurer
le fonctionnement de deux moulins à trois presses chacune.
Aux siècles
précédents nous ne trouvons qu’un
moulin à huile banal, cette banalité ne fut
acquise par notre commune qu’à une
époque assez récente, vers 1760.
Jusqu’à cette date, les ducs de Gadagne, seigneurs
du lieu, en avaient été possesseurs, et avant ces
derniers nous voyons cette banalité à la famille
de Javon.(Voir détail sur la banalité dans le chapitre du four communal, ci-dessus)
Nous pouvons situer
l’emplacement de ce moulin près de la Porte dite
de Jonquerettes (quartier où la famille de Javon avait
déjà quelques biens en 1659).
A la date du 14 novembre 1694, il est question de « la
traverse du four allant au moulin d’huile de Monsieur de
Javon. » Il s’agit de l’impasse
située au couchant et parallèle à la
rue allant du Planet à la Porte de Jonquerettes. Voir photo
de l'impasse aujourd'hui au chapitre du Four Communal,
ci-dessus.
Pour plus de précisions nous
citerons une note du 24 novembre 1717 et relative à une
maison possédée à ce moment par Joseph
Arnaudet et située rue Porte de Jonquerettes et confrontant
du levant la dite rue, du midi les fossés du lieu et du
couchant le moulin à huile récemment acquis par
M. de Gadagne. La maison de Joseph Arnaudet
possédée par François Arnaudet en 1779
figure sur le plan constituant le manuscrit GX 154 (Archives de
Vaucluse) .
Cette installation pourrait avoir
été transférée par la suite
à la maison que la famille de
Galléan Gadagne possédait et donnant sur la Place
Publique. Ce batiment a abrité la Poste avant qu'elle ne soit
déménagée dans les années 60, là
où il y a la bibliothèque aujourd'hui, puis
transférée à nouveau.
Ainsi ce dernier moulin pourrait
être celui situé au Sud de
l’église que nous ayons vu fonctionner jusque vers
1930 et dont l’emplacement des presses à huile est
encore visible. ( Voir toutes photos ci-contre )
Quoi qu’il en soit, M. de
Gadagne ayant vendu ses droits sur ce moulin, il est dit que
« désormais les habitants ne seront plus tenus de
défaire leurs olives au moulin du seigneur. » Ce
qui semble vouloir dire que la commune possédait de son
côté un autre moulin. Il était
spécifié dans le contrat de vente que «
le seigneur aura le droit de défaire au moulin communal, dix
moulins (ou charges) d’olives gratis (ce qui correspondait
à 1.200 ou 1.250 kg d’olives environ) et seulement
des olives provenant de son verger du Puy et si au dit verger il y a
plus de dix moulins, Monseigneur devra payer le supplément
et de plus le seigneur devra fournir les hommes qui poussent
à la barre pendant tout le temps que l’on passera
ses olives. »
Affermé aux
enchères, le moulin à huile rapportait en 1780 la
somme de 253 livres à notre commune et en 1786, 250 livres.
Le tarif du
moulinage était, selon l’usage, fixé
à douze sous roy par moulin, plus le salaire des hommes qui
poussent à la barre des presses du moulin.
Toujours en 1786, nous voyons
spécifié dans le bail de fermage que «
le fermier devra prévenir huit jours à
l’avance les habitants ayant des olives à
défaire afin que les dits habitants puissent les amonceler1
et si le fermier manque de parole les habitants seront libres
d’aller « détriquer » 2 leurs
olives où bon leur semblera. »
Il ne nous a pas
été permis de connaître comment ce
moulin à huile a cessé d’être
communal et soit devenu propriété de particulier.
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