L'un des
fléaux les plus redoutés
de nos aïeux, fut
certainement les épidémies de peste. En 1348 il y
eut 15000 victimes
dans la seule ville d'Avignon. 13 ans plus tard il y en eut 17000 dans
le Comtat. Ces chiffres sont considérables pour les
populations de
l'époque. Les épidémies se
succédaient toutes les dizaines d'années
environ.
Lors de celle de 1588, il
y eut 100 morts à
Saint-Saturnin sur une population de 250 habitants. Des mesures
sanitaires strictes étaient pourtant prises : fermetures de
portes,
barricades sur les avenues qui menaient au village,
délivrance prudente
des « billets de santé »
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Saint Roch
La dévotion à Saint Roch était
très présente dans la région car il
préservait de la peste.
Les archives communales rapportent que la communauté de
Saint-Saturnin
fit voeu de se rendre chaque année, le soir de la
Pentecôte, en
procession à l'église de Jonquerettes pour
honorer Saint Roch, afin que
le village soit protégé de cette terrible maladie.
Le voeu fut exaucé et renouvelée en
août 1640 alors que la peste
sévissait à Sorgues et Vedène, puis
à nouveau en 1720. Cette procession
traditionnelle s'est perpétuée jusqu'aux
années 1960.
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L'entrée dans Jonquerettes lors de la
procession
du 5 juin 1938.
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Le nom de Roch, né vers 1350, serait celui de
sa famille
dont on a pu retrouver la trace à Montpellier au XIIe
siècle. Il se
dévoua d'abord au service des pauvres dans sa ville natale
puis, après
la mort de ses parents, il revêtit l'habit de
pèlerin et se dirigea
vers Rome où il séjourna de 1368 à
1371 environ. Là, comme en cours de
route, il soigna avec zèle les malades et surtout les
pestiférés,
manifestant des dons de thaumaturge en leur faveur. Atteint
lui-même
par la maladie, à Plaisance, il reprit le chemin de sa
patrie une fois
guéri.
Arrêté comme espion du pape par le duc de Milan
près d'Angléria, il y
passa cinq ans en prison et y mourut vers 1379, après avoir
été reconnu
par son oncle maternel.
La renommée de ses miracles s'étendit dans toute
la France méridionale
puis dans l'Europe entière où son culte prit un
vif essor. Ses reliques
furent transportées à Venise en 1485.
Dans le diocèse d'Avignon, de nombreuses chapelles lui sont
dédiées un
peu partout, édifiées aux époques des
épidémies de peste de 1630 et de
1720, puis de choléra au XIX siècle.
Statue de Saint Roch situé dans l'église du village.
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Le texte ci-dessus de l'histoire de Saint Roch
est issue du site du Diocèse d'Avignon, où on
peut retrouver l'histoire
de tous les saints et bienheureux du diocèse.
On adjoint souvent un chien
dans
les représentations de saint Roch, car la tradition veut
qu'à la fin de sa vie,
touché à son tour par la peste et par la faim, il
fut nourri dans une forêt
près de Plaisance par un bon chien qui lui apportait chaque
jour un pain dérobé
à la table de son maître. Ce-dernier,
intrigué par le manège de l'animal, le
suivit en forêt et découvrit notre saint
blessé qu'il put ainsi secourir. Voilà
pourquoi, pour parler de deux personnes inséparables, le
proverbe dit : "c'est
saint Roch et son chien".
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Statut de Saint Roch qui était dans la chapelle du voeux de guerre et qui a disparue
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